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innovation et alternance

~ Enseigner autrement, c'est possible

innovation et alternance

Archives Mensuelles: juillet 2012

passe ton BAC d’abord!

17 mardi Juil 2012

Posted by Yahn in Au coin !, Humeur

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Chaque année la même rengaine : « eh ben, cette promo, ça va pas être gagné pour les examens ». Et pourtant, chaque année, le pourcentage de reçus dépasse nos espérances. Qu’en est-il ? sommes nous plus exigent ? Les élèves ont-ils un éclair de génie lors des épreuves ? Notre évaluation en cours d’année est-elle erronée ? Ou bien le problème est-il plus profond ?

Revenons un peu en arrière, nous sommes en 1989, Lionel Jospin instaure une loi dont le 1er article est : « L’éducation est la première priorité nationale. ».(Code de l’éducation, art. L. 111-1.)

De même, pour ce qui nous intéresse :

  • La loi souligne que l’élève ou l’étudiant doit être un acteur de sa propre orientation et non la subir.
  • La loi rappelle l’existence d’une « communauté éducative » déjà affirmée par la loi Haby. Elle insiste sur la nécessité d’intégration des élèves et étudiants handicapés.
  • Parmi les objectifs de la loi, figure celui de conduire l’ensemble d’une classe d’âge au niveau du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou du brevet d’études professionnelles (BEP), et 80% de la même classe d’âge au baccalauréat.

Je débuterai mon propos par le dernier point. En effet il est louable de souhaiter un tel niveau de réussite pour les jeunes. Mais cet objectif semble demander des moyens que l’état ne peut (ne veut ?) donner. Partons-nous d’une idée que chaque élève a en lui la même capacité d’atteindre le même objectif au même moment ? Pour ma part je reste convaincu que chaque jeune a son propre potentiel qui n’est pas identique à celui de ses camarades. Vouloir amener une classe d’âge à un diplôme revient à en brider certains et en perdre d’autres. N’est-il pas là le vrai nivellement du système scolaire ? Où fixer le curseur ?

Les freins mis au redoublement (que je considère inutile tel qu’il est maintenant) amène invariablement des élèves qui n’ont pas le niveau dans la classe supérieure. L’ultime aboutissement pour chaque élève (ou famille ?) étant d’arriver en terminale S, Saint graal du monde éducatif, clef de toute filière digne de ce nom. N’en est-il pas moins que l’on souhaite amener ces fameux 80% de la classe d’age au BAC : Une solution? Il semble, en en ayant discuté avec des enseignants, que la solution la plus simple et la plus économique est encore d’adapter le niveau de l’examen à celui des élèves plutôt que l’inverse. J’attends bien sûr beaucoup de remarques à ce sujet de personnes qui pensent le contraire… Et j’en serais heureux, le débat est positif. Ce qui est vrai dans les filières générales l’est aussi en technologique et en professionnel. De mon côté, correcteur régulier du DNB série technologique et professionnelle, je me rends compte à quel point il est demandé la plus grande indulgence de notre part dans la correction. quitte en mathématiques à donner les 3/4 des points si un résultat sans explication est donné, pour ne pas pénaliser un élève qui aurait tout fait au brouillon et n’aurait pas recopié. Où va-t-on ? Je rappelle le premier article de cette loi : « L’éducation est la première priorité nationale ». N’est-il pas temps que la nation se donne les moyens de ses objectifs?

Pour le deuxième point, je pense que tout n’est pas encore mis en place dans beaucoup d’établissements pour l’accueil des élèves handicapés. Pour ne citer qu’eux, ayant de plus en plus d’élèves dans cette situation, qu’est-il réellement mis en place pour l’accueil d’élèves dyslexiques dans les établissements scolaires ? Pour aller plus loin : qu’est-il mis en place dans les Maisons Familiales Rurales ? Bien sûr le rythme adapté, les faibles effectifs, l’encadrement des jeunes apportent des résultats à ces élèves mais est-ce tout ce qu’il y a à faire ?

Pour le premier point, qui indique que l’élève doit être acteur de sa propre orientation et non la subir, qu’en est-il vraiment ? Comment un jeune peut-il maîtriser son orientation ? Là les MFR tirent leur épingle du jeu grâce à leur pédagogie de l’alternance. Un jeune entré en quatrième de l’enseignement agricole dans mon établissement aura 36 semaines de stage (soit 6 stages) pour se faire une idée des domaines susceptible de l’intéresser. Cela fonctionne : Les jeunes vivent mieux leur orientation. Pour le général c’est plus compliqué. En effet, La réforme pédagogique des lycées, mise en oeuvre il y a une quinzaine d’années, avait pour objectif principal de rééquilibrer les filières et les séries, notamment en mettant fin à la suprématie de la série C. Les enseignements optionnels proposés en seconde avaient pour fonction d’aider les élèves à choisir leur série de première et les spécialités de terminale à affiner leur orientation vers les différentes voies de formation supérieures. Or l’analyse des processus d’orientation, de la fin de la classe de troisième à l’entrée dans l’enseignement supérieur, montre que ces objectifs ne sont pas atteints.

La diversité des raisons que les bacheliers S avancent pour motiver leur choix de cette série16 est révélatrice du rôle que joue la série S dans le processus de détermination d’une élite scolaire. C’est ainsi que des « non-scientifiques » (du point de vue des enseignants de cette filière) choisissent cette voie pour s’assurer une poursuite d’étude dans des filières plus « prestigieuses ».

Si 44 % d’entre eux disent avoir choisi la série S par goût pour les sciences (ce sont, en moyenne les plus jeunes, les meilleurs , ceux qui ont choisi en terminale, les spécialités mathématiques et physique-chimie), 30 % disent l’avoir fait pour se garder ouvertes toutes les possibilités de poursuite d’études supérieures (ce sont notamment ceux qui s’orientent finalement vers les classes préparatoires économiques ou littéraires ou les formations universitaires non scientifiques), 12 % parce que la voie scientifique est nécessaire pour les études qu’ils envisagent (formations de santé), 11 % parce que c’est dans les disciplines scientifiques qu’ils ont les meilleurs résultats (ce sont ceux que l’on retrouve ensuite en sciences à l’université ou dans les IUT secondaires), 3 % parce qu’ils y ont été poussés par
leurs parents ou par leurs professeurs (sciences humaines).

Mais ne nous leurrons pas, si aujourd’hui atteindre la terminale S est une porte ouverte à un avenir brillant, les formations supérieures se chargent de faire le tri. Si beaucoup arrivent en 1ère année de médecine, combien en sortent ? Combien sont refusés en école d’ingénieur ? Bien sûr, les malchanceux se verront ouvrir toutes grandes les portes des BTS. Mais dans ce cas, qu’en est-il des laissés pour compte des filières technologiques et professionnelles ? Ont-ils toujours cette liberté d’orientation ? restent-ils véritablement acteurs ou sont-ils seulement spectateurs? Peut-être encore avons-nous trouvé une solution à ce problème en supprimant progressivement les filières technologiques… Dans combien de temps allons nous nous retrouver avec 2 uniques voies : générale ou professionnelle; 2 uniques diplômes : Le bac Professionnel et le bac général (sous entendu « S »).

Un gros travail doit être fait, me semble-t-il pour redonner un niveau en adéquation avec le diplôme préparé. Le diplôme n’est-il pas le moyen d’authentifier le niveau atteint par l’élève à un moment donné de sa scolarité. Donnons la chance à nos enfants d’être fier de leur diplôme au lieu de chercher à le brader. Nous nous plaignons que nos scientifiques partent à l’étranger ? Patientons, bientôt peut-être bientôt seule la France voudra bien les recevoir.

A bientôt !

Enseignants. Des centaines de postes non pourvus par les concours

17 mardi Juil 2012

Posted by Yahn in Au coin !

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Les postes d’enseignants de collèges et lycées ne seront pas tous pourvus à la rentrée 2012 par concours, faute de candidats, ce qui confirme la crise de recrutement dans des disciplines fondamentales comme les maths, les lettres ou l’anglais.

Aux concours du Capes externe, 706 postes sont restés vacants au total, ce qui représente près de 15 % des postes à pourvoir. Les mathématiques manquent cruellement de lauréats : il y a eu 652 admis pour 950 postes offerts. Il manque donc 298 lauréats, soit un tiers des postes non pourvus. Idem pour les lettres classiques : 75 admis pour 170 postes offerts (- 95 lauréats, soit 56 % des postes non pourvus).
Les autres disciplines déficitaires sont l’anglais (- 131 lauréats, soit 17 % des postes non pourvus), les lettres modernes et la documentation (- 52 lauréats), l’allemand (- 46 lauréats, soit 20 % des postes non pourvus), et l’éducation musicale et le chant choral (- 30).
En 2011, 978 places offertes aux Capes externes n’avaient pas été pourvues, essentiellement en mathématiques, lettres classiques, lettres modernes et anglais.

La faute à la « masterisation » ?
Le manque de candidats tient à plusieurs raisons, dont la réforme de la formation de 2010 – ou « masterisation » -, qui a relevé au master (bac + 5) le niveau requis pour être professeur. Or, le vivier d’étudiants en master est beaucoup moins important qu’en licence, où il est supérieur de plus de 300.000 élèves.
Pour les mathématiques, la baisse est plus ancienne et s’explique par un marché du travail qui sollicite davantage les scientifiques.

Un métier « anxiogène » ?
« C’est bien la question de fond de l’attractivité du métier qui est posée. Il est perçu comme anxiogène et difficile. Il est de surcroît mal payé, a relevé Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa. Le problème doit être traité dans sa globalité : pré-recrutements indispensables pour faciliter l’accès à l’enseignement pour les étudiants d’origine modeste; parcours de formation véritablement professionnels; modalités d’affectation revues; accompagnement dès l’entrée dans le métier… ».
Et de conclure : « Il faudra aussi s’attaquer à la rémunération des enseignants ».

Source : le télégramme

Un outil au service de l’élève : le carnet de liaison

15 dimanche Juil 2012

Posted by Yahn in éclairage, Expérimentation

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A mon arrivée dans l’enseignement en MFR, j’ai pris connaissance d’un outil particulier de la pédagogie de l’alternance pratiquée en Maison Familiale : le carnet de liaison. Au départ, je me suis dit : « bahhh ils n’ont rien inventé, cela existe aussi dans les collèges pour le suivi des absences et retards… ». Je me suis vite rendu compte que l’on ne parlait pas ici de la même chose. Véritable lien entre le jeune, le maître de stage, les parents et l’établissement, cet outil est indispensable pour un vrai suivi du jeune. Depuis, chaque année, j’essaye de le faire évoluer pour qu’il puisse atteindre son objectif au mieux. Un travail formidable a déjà été accompli grâce notamment à l’aide précieuse d’un collègue qui apporte des idées nouvelles à notre moulin.

Aujourd’hui, ce carnet est découpé en 3 trimestres, correspondants au 3 périodes de stage de 6 semaines (3×2 semaines) que nous demandons aux jeunes. Chaque trimestre permet au jeune de noter, selon une progression établie, ce qu’il découvre en stage. A la fin de chaque trimestre, lors d’une visite de formateur, l’élèves est amené à effectuer un oral « professionnel » qui sera évalué et par le jeune lui même puis par le binôme maître de stage et formateur. Cela permet de lancer une réelle discussion sur les points qui ne sont pas perçus de la même façon par les deux parties. De même, le maître de stage doit aussi évaluer la progression du jeune sur l’ensemble des 6 semaines du stage selon le même principe.

Pour la période de présence dans l’établissement, nous avons inséré un graphique de type toile d’araignée permettant à l’élève de se situer sur chaque quinzaine de cours dans les différentes matières (sur sa participation et son attitude). Les formateurs font ensuite de même et un dialogue peut alors s’installer entre les différentes partie.

Enfin une partie correspondance avec la famille permet une certaine implication de celle-ci.

Mon analyse des résultats de cette année m’amène à penser que nous sommes sur la bonne voie mais que beaucoup de travail reste à faire. Surtout au niveau du suivi de ce carnet par les collègues…

Mon ambitions pour la rentrée prochaine : insérer de façon transparente le socle commun de connaissances et de compétences. Plusieurs items peuvent être évalués en dehors de l’établissement. Le cadre professionnel en fait partie. En effet, pourquoi ne pas proposer à chaque jeune d’indiquer s’il pense avoir acquis une « compétence » pendant sa période hors établissement, en explicitant le cadre. Non pas juste une case à cocher mais bel et bien un écrit nous permettant de valider ou non ce point.

Plus de place aussi pour la recherche d’informations (et pas un simple copier coller de wikipedia). Nous avons remarqué que de plus en plus de jeunes se contentent de vivre leur période de stage sans se poser plus que question que cela sur où ils sont, ce qu’ils font et pourquoi ils le font.

Je ne manquerai pas de vous faire part de mes observations sur ce carnet de liaison nouvelle mouture.

A bientôt

Les notes : on connait la musique !

15 dimanche Juil 2012

Posted by Yahn in éclairage

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Longtemps je me suis posé la question de la valeur de la note dans le système scolaire français. Aujourd’hui formateur dans un établissement qui accueille des jeunes majoritairement lassés du système classique, la question est encore plus présente dans mon esprit : Ne peut-on pas imaginer une scolarité sans note ? L’arrivée du socle commun de connaissances et de compétences m’a laissé entrevoir une possibilité de pouvoir faire autrement.

Mais revenons tout d’abord sur la note et à mon questionnement initial. De quand diable remonte cette idée de la note ? Même si peu d’ouvrage traite du sujet, on peut trouver ci et là des études qui peuvent éclairer notre propos.

Première idée reçue : la note a toujours fait partie de l’univers scolaire. Idée reçue en effet car  la note (et l’idée de hiérarchiser les élèves) reste une invention très récente. Pendant très longtemps, l’école a même su bien s’en passer. C’est en 1558, au Portugal, qu’un collège jésuite décide de donner des prix aux plus méritants. L’idée de hiérarchiser les apprenants s’étend ensuite rapidement sur le continent. Ces classements vont être progressivement remplacés par des indications chiffrées. On retrouve des traces au collège jésuite de Caen où on adoptera une échelle à 4 niveaux : 1 = bien ; 2 = assez bien ; 3 = médiocre ; 0 = mal). Jugé trop méritocratique par une aristocratie revendiquant ses privilèges, cette idée de classement par la note sera combattue et les écoles fermées. Ce n’est qu’à la Révolution Française que, contre leur idéologie même, on reprendra l’idée des jésuites pour fonder le système scolaire qui deviendra la base de l’actuel. Il faut ensuite attendre 1890 pour voir officialiser la notation des compositions de 0 à 20.

Changement d’objectif? Pas forcément. En effet 1890 apporte un changement dans l’esprit. On ne classe plus l’élève dans un groupe mais on tente de donner une valeur au travail lui même. Si la note est bonne, c’est que le travail est bon.

Un bon système alors? Cela reste à voir. En effet, c’est aussi à cette période que l’on passe des petits effectifs des petites écoles (où on peut parler d’individualisation de la formation) à une organisation plus rentable économiquement. En effet, le maître s’adresse simultanément à des groupes d’élèves jugés homogènes. Cette méthode permet d’augmenter les effectifs par classe. Mais qui dit classe homogène, dit classement. La moyenne est née ainsi que le redoublement, nous revenons donc au principe jésuite de 1558 qui indiquaient qu’à la fin de l’année, les « optimi » passaient dans la classe supérieure et les « inepti » étaient recalés.

Petits détours docimologiques :

rentrons maintenant dans le détail de la note, étudions son fonctionnement.  Philippe MEIRIEU écrit : « À peine plus fiable qu’un jeu de hasard, la notation installe l’aléatoire et l’injustice au cœur du fonctionnement scolaire. Mais plus encore, et contrairement aux idées reçues, elle entretient la médiocrité : un mauvais devoir est « payé » d’une mauvaise note et tout le monde est quitte ! Quand il faudrait, au contraire, accompagner l’exigence et favoriser le dépassement. Et puis, la note fonctionne comme “le lit de Procuste” : en classe, tout ce qui n’est pas noté, tout ce qui n’est pas notable n’a pas de valeur : l’école devient une simple machine à distribuer des notes, oubliant de multiples dimensions de la formation du citoyen. En réalité, à terme, la note, c’est le triomphe du marché scolaire, la réduction des savoirs à des marchandises, de la relation pédagogique à une transaction boursière. Nos enfants valent mieux que cela !« .

Et Albert JACQUARD de rajouter « Face à une copie, à un exposé oral, ou à un candidat, l’examinateur réagit en fonction d’une multitude de points de vue ; en lui-même, il répond à mille questions et se forge une opinion qui ne peut s’exprimer qu’en décrivant ses multiples facettes.

Hélas, bien souvent notre société impose à l’examinateur un objectif tout autre : il doit établir une hiérarchie entre les prestations. Pour cela il est contraint de passer du domaine multidimensionnel de son opinion au domaine unidimensionnel de la note ; ce remplacement du langage subtil des mots par le langage chiffré des nombres, ne peut être réalisé sans une perte dramatique de sens. 

La note est à l’objet jugé ce qu’est le nombre « 1515 » au mot « Marignan« , une association n’ayant de signification qu’au prix d’un commentaire. »

Ces deux citations nous montrent bien le non fondé de la note. En effet, noter aujourd’hui revient bien, pour une majorité d’enseignants, à appliquer une sanction à l’élève qui n’a pas assez travaillé, ou appris sa leçon. comment jugeons nous d’ailleurs objectivement que tel élève n’a pas assez appris sa leçon ? Si ce n’est de façon arbitraire au regard d’un résultat à un contrôle. Contrôle : mot lourd de sens… Est-il bien ici question de contrôler que l’élève possède les savoirs demandés ? Beaucoup répondront que oui, il suffit d’assister à un conseil de classe pour s’en rendre compte. L’acquisition supposée des savoirs se fait au regard des notes bien souvent. Ainsi, on classera les élèves en 3 catégories : ceux qui sont au dessous de la moyenne, autour de la moyenne et en dessous de la moyenne. Et là étonnamment, la proportion d’élèves dans chaque catégorie semble répondre à une loi bien connue sous le non de loi de GAUSS ou loi normale. C’est ainsi que des générations d’enseignants s’évertuent à faire en sorte, consciemment ou pas, que la majorité des élèves soit autour de la moyenne. On peut schématiser en disant qu’une classe c’est un tiers de bons élèves, un tiers de moyens et un tiers de .. hmmm… mauvais élèves? Prenons trois classes au hasard et regroupons dans une même classe les 3 tiers de bons élèves : que se passera-t-il ? Est-ce que la classe complète aura entre 12 et 20 ? Non, il ne faudra pas longtemps pour que la répartition reprennent le caractère normal. Que s’est-il passé entre les deux ? les élèves sont devenus moins bons ? Les exigences ont-elles évoluées ? Ou a-t-on insidieusement ce besoin de catégoriser les élèves, de les hiérarchiser ?

Dans un prochain article, je continuerai à développer ma vision du métier et vous donnerai quelques expérimentations faites avec mes élèves de 4ème.

à très bientôt.

Sur la note

15 dimanche Juil 2012

Posted by Yahn in Humeur

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Il n’y a ni notes ni classement dans nos écoles. Et vous regrettez le temps où vos enfants vous revenaient, le soir, avec, en mains, leur tableau de chasse :
« J’ai eu trois bons points ! » … « J’ai gagné deux places… » Mais le “mauvais écolier”, celui qui n’a pas de bon point, ou qui a reculé au classement – et il faut bien qu’il y en ait qui reculent si d’autres avancent – celui-là se cache, dépité et honteux, ou se vante, ou ment, tout comme le chasseur qui s’en revient bredouille de sa randonnée.

Vous dites qu’il faut de l’émulation, et nous le pensons avec vous. Mais pour qui joue cette émulation, et qui en est victime ? Pour deux ou trois têtes de classes orgueilleux de leur victoire, combien de pauvres enfants découragés de leurs échecs s’en iront rejoindre la grande armée des cancres qui réagiront à leur façon contre la position inférieure où vous les aurez rejetés !

Il y a mieux à faire et nous nous y essayons.

Les notes et les classements sont établis avec une fausse mesure. Ce n’est pas parce que votre enfant était parmi les derniers qu’il doit être condamné. Il nous suffira parfois de découvrir ses aptitudes et ses vraies lignes d’intérêt pour lui redonner confiance et préparer un bon départ.

Les notes et les classements sont injustes. Ils récompensent le “bon élève” qui réussit sans effort et punissent, découragent, le travailleur acharné qui n’a pas bonne mémoire ou qui s’intéresse à des activités que l’École juge superflues.

Nous voulons, nous, que chaque enfant puisse avoir sa part de réussite et de succès.

Les notes et les classements sont dangereux. Ils apportent dans notre école une atmosphère immorale de mauvaise compétition, de tricherie, de marchandage et de jalousie.

Nous vous dirons comment, sans rien négliger de tout ce qui peut encourager l’effort, nous nous appliquons à faire de notre classe une grande communauté de travail où chacun peut, à quelque moment, prendre la tête du peloton.

Et le travail intelligent porte en lui-même sa récompense.

Freinet C., Appel aux parents, Paris, Bibliothèque de l’école moderne, 1969

Autopsie d’un enseignant pas comme les autres

14 samedi Juil 2012

Posted by Yahn in éclairage

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Pour ce premier contact, je me présente :

Je suis formateur, responsable de filière,  en Maison Familiale Rurale.  Mais qu’est ce que cela veut dire concrètement?

Tout d’abord, Je dépends du ministère de l’agriculture et enseigne dans un établissement proposant des formations par alternance sur une base de 15 jours d’école suivis de 15 jours de stage.  Un contrat avec le ministère de l’agriculture nous finance à l’élève. Cela permet de ne pas avoir à fermer de classe lorsque les effectifs sont trop faibles. Et heureusement d’ailleurs puisque par contre, nous sommes limité par le nombre maximum de contrats financés. Par exemple, chez nous c’est 165 maximum. Ce qui est insuffisant pour permettre à l’établissement d’être viable économiquement. Je suis de droit privé : cela m’amène donc à être présent sur l’établissement 39h par semaine pour un total de 1599h par an (soit 41 semaines). Cela ne s’arrête pas là, en effet, un formateur dispense plusieurs enseignements. Pour ma part, j’enseigne les mathématiques, la physique chimie et l’informatique aux élèves de 4ème. La physique chimie et l’informatique aux élèves de 3ème. L’informatique aux 6 classes de BAC Pro SAPAT et aux 3 classes de BAC Pro Commerce. Je continue avec l’informatique commerciale des 2 classes de BTS MUC et 2 classes de BTS NRC. A cela s’ajoute la formation à une classe de BPJEPS et la formation de groupes de stagiaires de formation continue en informatique (PCIE). J’ai aussi la responsabilité (partagée) du suivi des stages des élèves de 4ème et de 3ème (c’est à dire d’aller voir chaque élève en stage dans un rayon de 150km) ainsi que la responsabilité de la filière 4ème/3ème. Cela consiste chez nous à gérer tout l’aspect administratif de ces élèves (inscription au DNB, Orientation, discipline…) ainsi que les relations avec les familles. Autre particularité, chaque formateur doit faire une vingtaine de veillées et une dizaine de matinées par an. Cela consiste à rester dans l’établissement après les heures de cours jusqu’à 21h ou d’arriver plus tôt à 7h30. En effet, la pédagogie de cette maison familiale est très tournée vers le suivi des jeunes. Par ailleurs, cela permet aussi aux formateurs de « financer » les vacances scolaires pour ne pas rester « inactifs » sans élève.

Vous vous dites sûrement : houlà, tout ça! Effectivement, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. La politique actuelle, dans la MFR où j’enseigne, est de placer les formateurs en face des élèves environ 640 heures par an. Soit environ 18h de face à face par semaine. Ce qui tend à dire que nous nous rapprochons de nos amis du général. Cela laisse donc 725 heures pour tout le reste (visites de stage comprises). Il y a quelques années c’était différent. En effet, nous étions quelques peu avantagés et ne faisions qu’environ 500 heures de face à face par an. Mais la crise est passée par là et on ne parle plus de qualité, de jeunes au cœur de la formation mais plutôt de masse salariale, et de rentabilité.

C’est un métier passionnant avec des missions variées mais qui demande une énergie énorme.

Hello world!

12 jeudi Juil 2012

Posted by Yahn in Uncategorized

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Bonjour à tous,

Voici le début de ma contribution au savoir universellement partagé sur le web.

Bonne lecture!

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